La faune du Parc des Rapides
Afin de protéger les différents écosystème et de maintenir la biodiversité du Parc des Rapides, Héritage Laurentien s’est engagé à faire de la gestion écologique. Pour ce faire, notre équipe constituée de biologistes, de naturalistes et d’horticulteurs tient un inventaire de tous les poissons, oiseaux, reptiles, mammifères et insectes habitant le parc. Nous sommes donc en mesure d’intervenir rapidement lorsque des changements environnementaux sont observés.
De plus, notre équipe analyse les impacts que la présence humaine a sur le milieu animal. Cette gestion biologique quotidienne permet d’approfondir nos diverses recherches scientifiques sur la faune du Parc des Rapides. Ainsi, pour protéger la faune du Parc des Rapides, nous avons aménagé les installations suivantes ; des sites de pontes et de repos pour tortues, des frayères à dorée jaune et des hibernacles à couleuvres. La couleuvre rayée a notamment pu grandement bénéficier de nos aménagement d’hibernacles. Un premier fut construit à l’automne 1997 en bordure du ruisseau des hérons, deux furent construits à l’automne 1999 au parc des Rapides et deux autres furent aménagés dans le corridor vert entre 2001 et 2002. Trois autres hibernacles ont été construits en 2005 dans les 400 mètres de rive à l’ouest de la rive de l’île des Sœurs faisant face à la terre ferme.
En plus de d’avoir construit ces aménagements afin de préserver la faune du Parc des Rapides, nous posons les gestes suivants ;
- Étude de la structure des populations en fonction des classes d’âges
- Identification des principales populations sur l’ensemble des berges du sud-ouest de l’île de Montréal
- Localisation des hibernacles naturels et artificiels potentiels
- Évaluation de l’effectif de chacune des populations identifiées
Aussi, une importante part de notre travail est le contrôle d’espèces exotiques envahissantes (EEE). Bien qu’une espèce puisse être introduite hors de son aire de répartition à la suite de phénomènes naturels, la plupart des introductions sont liées aux activités humaines. En effet, 90% résultent de l’intervention humaine, qu’elle soit volontaire ou non. Les principales causes sont le transport commercial et l’introduction pour des fonctions utilitaires ou pour la pratique de loisirs, comme la pêche.
Les espèces exotiques envahissantes
Pour en savoir plus sur les EEE du Parc des Rapides, cliquez sur les images.
Nidification des sternes pierregarins
Une arrivée massive de goélands à bec cerclé est notée sur les sites favorables à la nidification de la sterne pierregarin au cours des années 1990. Or, ces types de sites sont très rares dans la région. Conséquemment, la population de sternes avait drastiquement diminué. En 1999, un contrôle de la nidification du goéland à bec cerclé était exercé pour la première fois dans les rapides Lachine. Grâce à Héritage Laurentien et à ses prédécesseurs dans le dossier, la population nicheuse de la sterne pierregarin est désormais pratiquement 11 fois supérieure à ce qu’elle était en 1998, passant de 48 nids à environ 525 en 2013 et 2014 !
Après un hiatus de 2 ans (2015 et 2016), le contrôle du goéland à bec cerclé et le suivi de la population de sternes pierregarins reprenaient en 2017. L’équipe d’Héritage Laurentien se rend sur place à la fin de mai ou au début de juin pour débuter le suivi de la nidification et y retourne subséquemment chaque semaine pendant un mois.
Afin de protéger cette espèces, un suivi des populations des sternes et de l’évolution de leur habitat sont donc effectués, en plus du contrôle du goéland prédateur.
Les sternes sont donc une espèce suivie dans le cadre du contexte de protection des oiseaux migrateurs de la région. Leur nidification doit impérativement se faire sur de petites îles rocheuses protégées à proximité de l’île des Sœurs. Elle serait néanmoins excessivement complexe sans nos interventions. D’abord, la « désherbification » complète des îles doit être assurée. Les plantes rampantes présentes sont retirées. Mais la tâche la plus lourde vient ensuite du fait que des goélands nichent à cet endroit juste avant le retour de migration des sternes pierregarins. De petits goélands argentés ou à becs cerclés se placent autour de l’île, mais le plus nuisible est le goéland marin qui va se placer au centre et qui va y pondre ses œufs. Il s’agit d’un oiseau assez gros; il est uniquement possible de le repérer à proximité d’étendues d’eau. La progéniture de ces goélands perce les œufs des sternes.
La solution à cette problématique causée par tous ces goélands est de mettre du cordage avec des tiges de métal pour constituer un grand réseau de cordes sur l’île. Les sternes sont ainsi souvent capables d’aller se poser et de redécoller alors que les goélands sont trop gros pour faire de même. Le goéland marin, qui n’est pas une espèce que l’on souhaite éradiquer, va ainsi pondre ailleurs et ne revient plus pour le reste de la saison. Les goélands sont d’ailleurs également des oiseaux migrateurs, mais leur statut est moins précaire que celui des sternes. Le dispositif de cordages est retiré dès qu’il y a des oisillons afin d’éviter un stress excessif pour les sternes adultes qui travaillent alors 24/7 pour nourrir les petits !